Amazon Mechanical Turk a été lancée en 2005. C’est une plateforme pour des micro-tâches rémunérées. Les tâches sont simples et rapides, mais payées très peu, parfois juste quelques centimes.
Le nom vient d’un canular du 18ème siècle, le Turc mécanique. Il montrait un être humain caché dans un automate. De même, Amazon promet des solutions rapides et peu chères. Mais, c’est des travailleurs humains qui font le travail, dans des conditions difficiles.
Dans cet article, je partage mon expérience sur Amazon Mechanical Turk. Je vous donne aussi les infos clés sur cette plateforme de micro-travaux.
Qu’est-ce que Amazon Mechanical Turk ?
Amazon Mechanical Turk est une plateforme de crowdsourcing de Amazon. Elle permet aux entreprises, les « requesters », de poster des tâches simples. Ces tâches, appelées « Human Intelligence Tasks » (HITs), sont effectuées par des travailleurs, les « turkers », pour un faible salaire.
Créée en 2005, cette plateforme aide Amazon à réaliser des tâches à moindre coût. Avant, ces tâches étaient faites par des employés. Amazon prend une commission de 20 à 40% sur chaque tâche.
Environ 500 000 travailleurs se connectent régulièrement sur Amazon Mechanical Turk. Ils gagnent entre 10 cents et 1/4 de dollar pour ces micro-tâches. Les tâches varient, comme la transcription de sons ou la classification d’images.
Les entreprises utilisent des travailleurs humains pour des tâches complexes. Cela est dû aux limites de l’informatique. Mais, Amazon Mechanical Turk est souvent vu comme une forme d’exploitation invisible.
Le travail sur Amazon Mechanical Turk est flexible et individualisé. Il combine des aspects modernes avec des formes d’exploitation anciennes. Cela rappelle les « calculateurs humains » pré-informatiques.
Mon expérience sur Mechanical Turk
Pour comprendre Amazon Mechanical Turk, j’ai créé un compte avec un faux nom et adresse. Sans vérification, j’ai commencé à travailler. Ma première tâche était de marquer les mouvements dans une vidéo de rue.
J’ai travaillé près d’une heure pour gagner 18 centimes. Cette expérience a montré les conditions difficiles des « turkers ». Ils doivent être très rapides et précis pour gagner un peu d’argent.
Les salaires sur Mechanical Turk sont très bas. Parfois, ils sont inférieurs au salaire minimum. Mais pour certaines tâches plus complexes, on peut gagner jusqu’à 2 dollars de l’heure. Cependant, cela est rare.
Cette expérience m’a fait réaliser combien les « turkers » travaillent dur pour peu d’argent. Ils doivent être très rapides et précis pour gagner un revenu décent.
« En moyenne, les tâches sur la plateforme Amazon Mechanical Turk sont rémunérées à hauteur de 20 centimes de dollars, parfois moins ou plus en fonction de la complexité des compétences requises. »
Des plateformes comme Foule Factory en France offrent des salaires un peu plus élevés. Mais les conditions restent difficiles. Les travailleurs ne peuvent gagner plus de 300 euros par mois pour ne pas être considérés comme des employés.
Les parties prenantes sur MTurk
Sur Amazon Mechanical Turk, il y a trois acteurs clés. Il y a les travailleurs, les requesters et la plateforme elle-même.
Les travailleurs, ou « turkers », font des micro-tâches payées. On estime qu’entre 15 000 et 43 000 d’entre eux travaillent sur AMT. 20% d’entre eux voient AMT comme leur principale source de revenu. 50% y voient une source de revenu secondaire.
Les requesters sont ceux qui créent et publient ces micro-tâches. Ils paient les travailleurs pour les réaliser. 20% des travailleurs y passent plus de 15 heures par semaine. Ils réalisent 80% des tâches.
Amazon gère et opère la plateforme. Elle prend des frais sur chaque tâche, entre 20% et 40% du montant donné au travailleur.
Ces trois parties forment l’écosystème d’Amazon Mechanical Turk. C’est une plateforme de micro-travail unique.
Les tâches courantes sur MTurk
Sur Amazon Mechanical Turk, on trouve beaucoup de tâches simples. Elles ne demandent pas beaucoup de connaissances. Voici quelques exemples :
- la traduction de textes
- la transcription ou l’identification de fichiers audio/vidéo
- la modération de contenus
- la réalisation de sondages et enquêtes en ligne
- le renommage massif de fichiers
- l’exécution de requêtes sur des moteurs de recherche
- la rédaction de textes courts comme des avis ou commentaires
Les rémunérations pour ces tâches sont très basses. Elles se situent autour de quelques centimes.
Sur Mechanical Turk, on trouve aussi des tâches comme la localisation et la transcription. Il y a le montage audio, les enquêtes, le machine learning, le traitement de photos et vidéos, et la collecte de données.
Pour travailler sur Amazon Mechanical Turk, il faut créer un compte AWS. Il est conseillé d’utiliser l’environnement de test (sandbox) pour les développeurs. On utilise aussi les API Amazon Mechanical Turk et les kits SDK AWS.
La main-d’œuvre d’Amazon Mechanical Turk aide beaucoup pour les tâches d’étiquetage et d’évaluation humaine. Les employés travaillent 24/7. Leur travail est souvent plus rapide que d’autres solutions.
Avis Mechanical Turk
La plateforme Mechanical Turk permet de faire des tâches rapidement et peu chères pour les entreprises. Mais, elle est critiquée pour les conditions de travail difficiles pour les « turkers ». Ces travailleurs, vus comme indépendants, n’ont pas de protection sociale. Ils reçoivent peu de rémunération pour des tâches fastidieuses.
Les entreprises peuvent aussi refuser le travail sans expliquer pourquoi. Cela prive les travailleurs de leur salaire. Cette situation crée une nouvelle classe défavorisée, les « working class robots », au service de l’automatisation d’Amazon.
Les statistiques montrent que le salaire moyen est d’environ 2 $ par heure. Seulement 4 % des travailleurs gagnent plus de 7,25 $ par heure. Certains ont réussi à gagner jusqu’à 300 $ par semaine, mais ces cas sont rares.
Pour accéder aux meilleures tâches, il faut souvent avoir un bon historique. Le potentiel de gain varie entre 6 $ et 22 $ de l’heure. Mais, des tâches comme des sondages peuvent valoir jusqu’à 90 $ de l’heure.
La plupart des avis sur la plateforme sont négatifs. 68 % des notes sont de 1 étoile, contre 15 % de 5 étoiles. Cela montre les difficultés des travailleurs sur Mechanical Turk.
Malgré les critiques, Mechanical Turk est intéressant pour les entreprises. Il permet de faire des tâches rapidement et peu chères. Il faut trouver un équilibre entre les besoins des entreprises et les conditions de travail des « turkers ».
Utilisation pour la recherche scientifique
Amazon Mechanical Turk est utile pour les chercheurs en sciences sociales. Ils peuvent collecter des données rapidement et peu coûteuses. Depuis le début des années 2010, beaucoup de chercheurs l’utilisent pour leurs enquêtes. Ils trouvent que c’est plus diversifié et représentatif que les méthodes traditionnelles.
Des doutes existent sur la fiabilité et l’éthique de cette méthode. Les « turkers » sont vus comme une main-d’œuvre précaire. Ils sont souvent en pays en développement et aident à l’Intelligence Artificielle.
Des centaines de millions de personnes travaillent derrière ces plateformes. Pour chaque travailleur qualifié, il y a des millions de travailleurs non visibles. Cela montre l’ampleur de l’exploitation dans ce secteur.
Statistiques clés | Valeurs |
---|---|
Nombre approximatif de travailleurs « Turks » | 500 000 |
Pourcentage de la rémunération totale perçu par Amazon | 20-40% |
Salaire horaire moyen de l’auteur | 15$ pour 40h |
Malgré les défis éthiques, Amazon Mechanical Turk est un outil précieux. Il est utile pour les chercheurs qui cherchent des données diverses. Mais il faut penser aux implications sociales et économiques.
« Le micro-travail permet la formation de chaînes mondiales de délocalisation, exploitant un nouveau prolétariat numérique internationalisé. »
Conclusion
Amazon Mechanical Turk montre les risques de l’automatisation et de la recherche de coûts réduits. Cette plateforme de microworking crée une nouvelle classe de travailleurs précaires. Ils travaillent pour une intelligence artificielle qui combine l’humain et la machine.
Elle peut être utile pour certaines recherches. Mais son modèle économique soulève des questions éthiques. Ces questions concernent les conditions de travail et la rémunération des « turkers ».
Certaines plateformes, comme Sama ou Imerit, cherchent à protéger les travailleurs plutôt que de maximiser les profits. Mais le crowdsourcing à grande échelle reste souvent synonyme d’exploitation. Les travailleurs reçoivent des rémunérations faibles et n’ont pas de protection sociale.
L’émergence du crowdworking pose des questions sur l’évolution des modèles de travail. Il faut repenser les lois pour s’adapter à ces nouvelles réalités.
En fin de compte, Amazon Mechanical Turk peut être utile pour certaines recherches. Mais son modèle économique repose sur une sous-traitance numérique. Cela soulève des enjeux éthiques et sociaux importants.
Il s’agit d’un défi majeur pour les années à venir. Nous devons garantir des conditions de travail dignes et justes dans l’économie numérique.